L’abime comme figure de l’imaginaire de la guerre dans quelques calligrammes choisis de Guillaume Apollinaire et quelques tableaux choisis de Salvador Dali

Bien que le surréalisme comme mouvement littéraire et artistique international date depuis plus d’un siècle, il ne cesse de faire l’objet d’études visant à rendre compte de l’imaginaire qu’il interpelle. C’est ainsi qu’il s’avère pertinent de revisiter ce sentier et d’étudier, dans une perspective comparatiste, les voies de l’imaginaire de la guerre dans le contexte des rapports entre littérature et peinture. Dans cette recherche, nous jetons la lumière sur l’imaginaire de la guerre qui va de pair avec l’aspect documentaire dans quelques calligrammes de Guillaume Apollinaire (1880-1918) et quelques tableaux de Salvador Dali (1904-1982). Nous allons démontrer que l’intuition a sa propre logique selon laquelle la représentation symbolisante de l’image de l’abime est organisée. Cette image est donnée à travers l’imaginaire de la mort et de la naissance, des éléments de l’imagination de l’eau (le miroir et la montre) et des éléments de l’imagination de la terre (la vallée et les rochers). Cette étude a donc dévoilé comment l’Histoire est exprimée par la voie de l’imaginaire qui suit une logique propre bien que l’intuition et l’inconscient y prennent part. Cette image de l’abime n’est que l’image d’une terre-mère-patrie vouée à l’abime de la guerre. D’autre part, l’image de soi associée à l’abime est aussi une facette de la patrie et de l’identité collective.